Pèlerin dans la souffrance de l’humanité
«Les
joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’hui,
surtout des pauvres et de tous ceux qui
souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les
angoisses des disciples du Christ» [Gaudium et Spes, 1]
Une plainte monte des entrailles de la mère
Terre : la plainte de l’humanité.
Cette plainte s’élève pour chaque blessure
ouverte, par chaque plaie non soigné, par chaque corps humain blessé dans sa
dignité, violenté dans sa beauté.
Clameur silencieuse… Pourtant, celui qui l’a
écoutée, ne serait-ce qu’une fois, qui a entendu en lui la douleur et la souffrance de l’humanité,
n'aura pas de repos jusqu’à ce qu’il ait fait de sa vie offrande et oblation,
réponse silencieuse à ce gémissement silencieux…
Un gémissement de douleur, un cri de souffrance,
n’attend pas de rendez-vous, de théorie ou de thèse, et encore moins de conférence
ou de congrès.
Mais tout gémissement appelle, toute
clameur interpelle. Appelle une présence, interpelle pour une conversion.
Pour marcher sans rien emporter avec lui,
pour être et rester nu et sans protection, aussi passionné que vulnérable, le pèlerin
chemine dans la nuit de l’humanité souffrante. Ses pérégrinations se perdent
dans l’océan de la souffrance humaine.
Ouvrir
le florilège de ces lettres par ces récits, peut-être est-ce rappeler qu’il n’existe
pas de vocation chrétienne authentique qui ne mène au pauvre, au souffrante, au
blessé. Si toute vocation naît de la tendresse infinie de la douce Trinité et
retourne en son sein, toute vocation est aussi inspiration, imitation de Jésus
le pauvre, de Jésus le Serviteur de Dieu, de Jésus le Crucifié, de Jésus le Ressuscité.
Frère
Éric
«Cartas da rua e da estrada», por Henrique, Peregrino da Trindade |
Pia Sociedade Filhas de São Paulo - São Paulo, Brasil - 1997
Edição em francês:
Nouvelle Cité 2000, ISBN 2-85313-356-7
«Mais tout
gémissement appelle, toute clameur interpelle.»
«(…) uma sociedade que ainda considera que
frágil é quem sofre e demonstra o seu sentir. Anestesia-se então o sentir,
calam-se lágrimas com anti-depressivos, drogas, álcool ou consumismo
desenfreado, dança-se freneticamente não ao sabor da música, mas como se da
expulsão de demónios internos se tratasse. Não é possível saborear a vida, os sentidos
estão entorpecidos e treinados para se redimirem ao cognitivo, ao racional. (…)
A liberdade do
Eu é confundida com a liberdade face a
sentimentos dolorosos, vive-se uma vida inebriante, numa projecção maciça
de elementos beta (Bion, 1961) que não
tendo encontrado um meio contentor não
se puderam transformar em pensamentos, tendo, portanto, de ser evacuados. Vive-se,
mas em superficialidade, em estado maníaco artificialmente provocado, num
divórcio constante face ao íntimo e genuíno, ao afectuoso e ao realmente humano.
Esta alienação
do Eu e do humano conduz precisamente
à desumanização,
determinando
a impossibilidade de ajudar o mais fraco, porque esse nos coloca em confronto com
as fragilidades pessoais – fragilidades essas odiadas e mantidas à distância
da mente e do sentir.» [Isabel Mesquita, "Os disfarces de amor",
CLIMEPSI_2013]